L’A.V.A.N. : un club de coursiers

Dans les années 1920, la compétition est la seule activité cycliste qui se pratique : à sa naissance, l’AVAN fut donc essentiellement un club de coureurs. Des amateurs de haut niveau et même quelques professionnels ont brillamment représenté nos couleurs sur les routes et les pistes de France, voire de Hollande, Belgique et Suisse.
Les coupes innombrables et challenges qui ornèrent tout d’abord les étagères de la Brasserie du Coq-d’Or, avenue de la Victoire sont un témoignage évident du passé glorieux de l’A.V.A.N.

Nous ne pouvons énumérer ici les noms de tous ceux qui firent triompher les couleurs de l’A.V.A.N. Nous essaierons simplement d’en donner un léger aperçu.

Paul BROCCARDO

Paul Broccardo débuta sur route en 1918 et dès 1920, il faisait triompher nos couleurs.
Sur route, il gagna toute une série d’épreuves comme le Circuit Raveu, Nice-Puget Théniers, Toulon-Aubagne et retour ou le trophée du « Petit Journal ».
Broccardo devint un grimpeur de classe et gagna six fois la célèbre course de côte de La Turbie. Il fit deuxième au Mont Faron derrière Pelissier.
Sur piste, en compagnie de Ferrara, il gagna de nombreuses courses à l’américaine, puis fut deuxième aux Six heures de Paris. Il devint un Six-Day man réputé et gagna onze courses de ce genre en Europe et surtout en Amérique
Après la seconde guerre mondiale il s’occupa activement des jeunes coureurs de l’A.V.A.N. d’après guerre avec l’aide de Pierre Gallien.

Henri FERRARA

« Lou Matalo », c’était son surnom, fit parler de lui d’une manière éclatante. Avec son coéquipier AMENC, il écuma toute la région et de 1919 à 1926, il fit ample moisson de courses (neuf fois premier en 1919 et autant de fois deuxième et troisième). Il sut mettre dans sa musette des courses comme Marseille-Nice, Nice-Annot, Nice-Puget Thénier, le Tour du Var ou le Championnat de demi-fond.
Sur piste, en compagnie de P BROCCARDO, il connut de fiers succès.
Il s’illustra sur le Tour de France qu’il courut plusieurs fois ce qui lui conféra des galons de parfait routier et cela pour la plus grande gloire de l’A.V.A.N.

Louis MINARDI

« Gigi », c’est ainsi que ses intimes l’appelaient, débuta en 1924 et pendant près de trois années ses courses furent banales. Mais l’homme avait confiance et, en 1927, il remporta de façon magistrale le Grand Prix de Menton. Cette victoire fut suivie de bien d’autres et le nom de Minardi fut synonyme de champion.
De 1927 à 1933 il courut pour l’A.V.A.N. et lui offrit de nombreuses victoires : Critérium de la Ville de Nice, Trophée du Vélo Niçois, Prix Walsdorff, premier au Mont Faron, premier au Mont Agel, premier à Aix les Bains … De nombreuses fois deuxième dans les grandes courses du département.
Minardi quitta l’A.V.A.N. pour aller à Paris tenter sa chance. Il débuta au Grand Prix de Chanteloup où il termina deuxième. Il s’adonna au demi-fond et en 1939, après quelques années de dur apprentissage, MINARDI gagnait le Championnat de France de Demi-Fond. C’était la première victoire nationale d’un Niçois depuis 1890 !

Pierre PASTORELLI

Tous les coureurs de l’A.V.A.N. eurent un sobriquet et Pastorelli n’y coupa point. On l’appelait « Pasto » et ce diminutif connu un réel succès.
En 1927, Pastorelli gagne le Prix des Établissements Michel. Troisième au Trophée France-Sports, il se classe brillamment dans toutes les courses de la saison.
Jusqu’en 1932, Pastorelli va de succès en succès. C’est ainsi qu’il gagne la Course de Côte de La Turbie, le Grand Prix de Toulon, le Circuit des Deux Corniches, le Prix de La Bocca.
Lui aussi est tenté par la Grande Boucle et le voilà parti ! Il s’y distingue et rentre à Nice couvert de gloire.
Voilà encore un « Avéaniste » qui fit briller nos deux couleurs.

Auguste MONCIERO

« GUSTA » fut, à son époque, un redoutable sprinter
Sur piste il étonna tout son monde en remportant de très belles victoires et notamment une américaine qu’il remporta, en équipe, avec MINARDI devant des champions tels que Pélissier, Girardengo, etc …
Sur route il se tailla également une bell part et nous l’avons vu vainqueur du Championnat de Fond en 1930.
Il raccrocha en prenant femme, et c’est dommage, car Gusta nous aurait fait connaître de bonnes surprises, telle celle du jour où il enleva magistralement le Critérium du meilleur Grimpeur devant C. Pélissier.

François URAGO

François URAGO porta, lui aussi, les couleurs de l’A.V.A.N. et les fit triompher dans toutes les épreuves régionales.
« CHOUA » possède un éloquent palmarès tant sur route que sur piste. Il se spécialisa dans le demi-fond, gagna une Éliminatoire du Championnat de France et, alors qu’il allait vers un triomphe certain, une maladie aussi brutale que tenace lui enleva tout espoir de continuer dans cette voie, celle de la gloire qu’il méritait bien.