Nous nous vîmes quinze mille en arrivant au “ port ”
Un port loin de la mer, sans bateaux, ni marins
En plein cœur de l’Ardèche nommé Saint-Félicien
C’est là dans ce décor aux multiples visages
Des oliviers du sud aux rivières sauvages
Des forêts de châtaignes aux vaches que l’on croise
Qu’à la fin du printemps se court l’Ardéchoise
En trois jours, vingt-cinq cols, non pas des cols mythiques
Pour stars du tour de France ou fanas du lactique
Mais d’humbles petits cols, ni trop durs, ni trop longs
Aux pourcentages honnêtes, dont la seule ambition
Relier les villages sans cramer les “ champions”
Et c’est dans les villages que la magie opère
Ils s’y sont préparés durant le long hiver
Ont cousu les costumes, fabriqué les décors
Mais pas compté les heures pour notre réconfort !
Ces gens simples et droits par Jean Ferrat vantés
Ces gens là sont doués pour l’hospitalité
Des enfants alignés à l’entrée d’un village
Tous la main tendue qui effleure au passage
Nos mains, et dont les yeux, ravis,émerveillés
Font naître l’émotion dans nos vieux cœurs blasés
Et puis le samedi tous les parcours convergent
Des milliers de vélos envahissent la route
Seul le son des orchestres au bord de la chaussée
Couvre le bruit des roues et des chaînes mêlées
Saint-Félicien approche, c’est le bouquet final
La ligne d’arrivée et nous touchons le graal
C’est bien beau ce délire, ces élans de poète
Mais n’oublie pas, mon vieux, t’écris pour la plaquette
Alors où sont les chiffres, les temps, les kilomètres
Et les crevaisons lentes. Y’en a pas eu peut-être ?
C’est vrai que l’Ardéchoise, c’est dur à raconter
C’est un moment à vivre, moment à partager
Alors merci Raymond *, merci l’A.V.A.N.
Merci aux ardéchois et à l’année prochaine !
Pierre NOBLE
L’album photo de cette aventure ICI
